jeudi 19 juin 2008




Le lac

Ton corps— cette brume insondable

J’ai plongé dans le lac parmi les nénuphars
sous un ciel brûlant de pollen
l’eau dans ma bouche, la boue de mes cheveux
—dans mon crâne : ton ombre minuscule—


le soleil paresseux humait ta peau
tes yeux —deux fentes prudentes—
regardaient la surface chevelue
est-ce que tu n’as jamais su ?


Tes mains —mangées par la vie
l’iris vissée dans le lointain
tu n’entends pas —ou entends trop bien
mes doigts qui t’effleurent sans te toucher


Ta voix — un beau luth mal accordé
cherche ses mots —pioche et ricoche
ne pas t’aider, ne pas souffler, écouter
l’ivresse des aubois et l’aigreur des cloches


j’ai sombré dans le lac au pied des lotus
sans nager, sans combattre — la vase
est entré dans ma tête ¬ —une nasse
et ma bouche inaltérée —enfin— s’est tue

Juin 2008

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